Déballage de PS3

Pour Noël, mon père a décidé de franchir le cap du full HD. Un écran tout neuf trône dans la pièce dédiée, à l’étage, phénoménal, majestueux, noir, lisse, beau. Et pour en profiter au maximum, il a décidé que la PS3 ferait un excellent lecteur Blu-Ray. Résultat, début janvier, je ne sais pas comment mais nous avons un carton de PS3 qui vient d’arriver à la maison.

Fébrilement, nous procédons au déballage. D’abord la manette qui finalement, n’est pas si mal. Puis la console, grosse, lourde, mais tout aussi sexy que l’écran. Mes frangins veillent à ce que rien ne s’égare, tandis que je branche les câbles. Un jeu est livré avec, je ne le connais pas. Bon lançons-le. Mon père nous rejoint, il veut juger par lui-même de l’efficacité de son achat. L’intro se lance, très joli, puis le jeu. Très moche. Grosse déception, il s’agit d’un jeu de kart un peu bizarre, avec des animaux et des décors flashy vas très glamour. Du coup il est déçu, le jeu est même pas en 16/9. J’essaie de le rassurer, « Nan mais attends, c’est un des premiers jeux, les autres sont bien mieux, et pense aux films » mais rien n’y fait, il est dépité. Mais au moins la Sixaxis marche plutôt bien. Etonnant que je n’aie pas encore branché la Wii.

web2.0, trajet de voiture et mère abandonnée

Il est 8h du mat il est temps pour tout le monde de partir à l’école / en cours / au boulot. On habite une maison étroite et haute, ma chambre est tout en haut, sous les combles. J’arrive, je descend, y’a pas le feu. Ah bon on est pressé, bon, très bien.

Tout le monde se retrouve au fur et à mesure que je descends les escaliers. D’abord je croise au premier mon père, qui m’attrape par le bras et commence à me parler de web 2.0. Sur le coup je relève pas et je l’écoute patiemment. Pendant que l’on descend mon plus jeune frère nous double, tandis qu’au rez-de-chaussée ma cousine et ma mère nous attendent. Tout le monde grimpe dans le monospace, quand je me rends compte qu’en fait je n’ai pas cours ce matin. « Trop tard on est parti » me répond ma mère. Et on démarre à fond. Jouxtant la maison, une petite boutique : « Formation aux services web 2.0 ». Tiens. Ah oui, ce dont me parlait mon père. En fait il a monté cette affaire et a besoin de mon aide pour animer sa vitrine. Il veut que je lui imprime des papiers avec des étoiles, genre « Super promo », ou des accroches à ma sauce si je préfère. Et ca me paraît tout naturel.

Bon, on arrive enfin devant l’école de mon frère. Il y a facilement 25mn de voiture, mais bon, il va à cette école, c’est comme ça. On le dépose. Mon père prend le métro à cet endroit, il part bosser. Oui car malgré sa boutique, il a gardé son boulot, faut pas pousser. Ma mère descend de voiture pour discuter avec des parents d’élèves, car elle est présidente d’une association. La barbe, quand elle commence ça n’en finit jamais. Du coup ma cousine et moi restons plantés là. Au bout d’un temps, je m’assieds au volant. « Allez, on rentre à la maison » que je lance à ma cousine. « Banco », répond-elle. Et on démarre.

C’est seulement arrivé devant la maison que je m’aperçois, avec une horreur franche, de ce que je viens de faire : abandonner ma mère qui n’a ni ticket de bus, ni sous pour un taxi, ni autre moyen de rentrer qu’à pied. Et là je pense tout haut : « Borf, en suivant le chemin qu’on fait en voiture, elle ne se perdra pas ».

Là journée se passe sans qu’elle ne rentre à la maison. On déjeune, on s’occupe, le soir mon père rentre du boulot, « Non pas eu le temps de faire tes affiches, en même temps ça va me bouffer toute l’encre de l’imprimante pour pas grand chose », « Non m’man est pas là ». Et puis la porte s’ouvre, elle est rentrée. En la voyant la confusion me gagne, comment ai-je pu faire ça, et pourquoi n’y suis-je pas retourné ? J’essaie de lui parler mais elle m’ignore, je sens presque qu’elle me hait. Silence glacial dans la maison, elle monte se coucher sans manger ni rien. Et là je me sens très con.