Effondrement et fuite spatiale en cocon

C’est arrivé d’un coup. Plus d’électricité, plus d’eau, plus de communications, plus rien. D’un coup. Comment survivre dans ce chaos ? Il y a des gens un petit peu partout qui ont pacté leurs valises dans leur voiture, se préparent à partir, mais je ne sais pas exactement où ils vont. Ont-ils entendu que la situation est meilleure ailleurs ? Nous on décide de rejoindre ce qui était prévu depuis le début, à savoir une sorte de base spatiale dont nous avions entendu, quelques mois avant cet effondrement, qu’ils recherchaient des volontaires. Quitte à ce que tout s’écroule, autant y aller à fond.

Nous arrivons sur place en voiture avec d’autres personnes embarquées en chemin, et nous voyons aligner différents bâtiments étranges, des sortes de vaisseaux métalliques, mais sans rampe de lancement. On nous débarrasse de toutes nos affaires, de tous nos vêtements, et nous enfilons des combinaisons. Ça ne traîne pas. Nous passons ensuite dans une sorte de salle d’essai, de tests, pour apprendre à manipuler quelques contrôles. L’une des personnes du groupe est réfractaire à ces essais, mais un membre du centre lui dis qu’il vaut mieux savoir gérer les situations diverses en apesanteur, car nous allons y être probablement pour quelques années. En effet, la lumière s’éteint, et nous flottons alors dans le vide. Apparaît devant nous une sorte de tableau de bord géant, puis une chaise, et nous essayons de nous asseoir dessus. Sur le tableau on peut contrôler la gravité. Tout cela est en fait artificiel, il s’agit juste d’une représentation dans notre esprit, car ces objets n’existent pas. En effet, ce ne sont pas des fusées, mais ce sont des cocon. C’est cocon vont nous permettre de vivre de nombreuses années en mode léthargique, tout en ayant une stimulation du cerveau qui va nous faire croire que nous partons de la terre, en fusée. Mais en réalité on restera ici et le monde s’effondrera paisiblement autour de nous, tandis que nous serons bien protégés, dans nos cocon. Tout leur plan repose sur le fait que nous allons peut-être pouvoir sortir de ces cocon, dans quelques centaines d’années, quand la Terre ira mieux.

Finalement, c’est assez déprimant, mais c’était soit ça, soit le suicide. En rentrant dans le cocon, je me demande pourquoi davantage de monde n’a pas choisi cette solution qui me semble être la moins pire. Mais à bien y réfléchir, au moment où la lumière s’éteint, je me dis que cette solution est la pire car il est fort probable que nous ne sortirons jamais de ce cocon et que ce qu’il reste d’espèce humaine à savoir nous, vive à jamais dans un rêve, à manipuler un tableau de bord pour ajuster la pesanteur d’un voyage spatial imaginaire.