Famille, aliens, invasion

Je suis avec mon plus jeune frère, Max, chez mes parents. On est plus jeunes qu’aujourd’hui. Avec Max, on trouve que le comportement de papa et maman est de plus en plus étrange. On finit par se rendre compte qu’ils sont possédés par une sorte d’entité alien. Ils veulent nous forcer à rejoindre le groupe, ce que nous refusons. Nous sommes prisonniers à la maison, nous ne pouvons plus en sortir, ils nous retiennent, et dès qu’on s’approche de la porte d’entrée ils nous attrapent avec force et des gros muscles, leur tête change complètement, nous sommes terrifiées.

J’essaye par tous les moyens de contacter l’extérieur pour appeler à l’aide ; mon premier réflexe est d’envoyer des messages à des inconnus sur Internet, en leur demandant d’appeler la police pour moi, car je ne peux pas téléphoner. Mais j’ai beaucoup de difficulté à donner notre adresse exacte : je ne me rappelle pas du numéro ni de la rue, c’est très compliqué. Je finis par réussir à envoyer un message. Mais les gens ne me croient pas.
Autre stratagème, j’essaye d’alerter des passants mais ça ne marche pas ; les gens me regardent sans rien dire, comme si j’étais fou à lier. Je profite d’un moment nous sommes obligés de tout sortir ensemble pour des courses et nous croisons un camarade de classe. J’essaye d’attirer son attention, mais maman l’attrape et le contamine aussitôt, avec un regard qui veut dire « Essaye encore, mais je gagne à chaque fois ». Je me dis que c’est foutu, je suis résigné.

Un jour j’ai fini par réussir à sortir de la maison à force de nombreux essais, et j’appelle, désespéré, le voisin d’en face. Marc ! Marc ! Mais il ne répond pas. Alors j’essaye de lui téléphoner depuis une cabine à proximité, il décroche, je suis sauvé ! Je lui explique la situation, je lui dis d’appeler la police, de venir nous chercher, mais ça ne l’intéresse pas et il raccroche. Je suis dépité. C’est alors que le miracle se produit : une voiture de ronde de police passe dans la rue à ce moment là. Je me vautre sur leur capot, les sommes d’arrêter mes parents pour maltraitance, ça n’est plus eux, ils sont différents. Les policiers sceptiques viennent à la maison. Regard noir de mon père mais sourire mielleux aux policiers qui évidemment n’y voient que du feu et me disent de rentrer sagement et d’arrêter de jouer aux jeux vidéo.

Il ne me reste qu’une seule solution : les tuer.

Alors que j’avais déjà plusieurs fois essayé de les attaquer, leur force colossale m’avait systématiquement mis au tapis. Cependant, un soir, je parviens à discrètement voler une paire de ciseaux qui trainait sur la table de la cuisine. Je la serre fort dans la main à m’en entailler la peau. C’est ma chance, ma dernière chance. M’man est assise à la table de la cuisine. Je m’approche. Dou. Ce. Ment. Et en un battement de cils les ciseaux sont plantés sur le dessus du crâne, qui semble être le point faible. Deux interminables secondes s’écoulent pendant lesquelles je reste tétanisé d’avoir planté ma mère qui elle, ne bouge pas d’un poil. Puis le haut de sa tête s’agite, de plus en plus, et son crâne explose comme une pastèque trop mûre. Un énorme ver agrippé à ce qui reste de cerveau s’agite, il semble souffrir et crier. Dans un hurlement de rage j’attrape le ver à deux mains et je tire, je tire aussi fort que je peux, jusqu’à réussir à l’extraire du corps de maman, et je me retrouve avec un énorme ver d’un mètre de long qui gigote dans mes bras en crissant, la gueule ouverte avec deux énormes crocs qui cherchent mon visage.
La lutte est brouillonne, je me débats mais je finis par trouver les ciseaux tombés à côté, que je lui plante dans la gueule. C’en est fini. Le corps de maman, sans tête, est tombé inerte sur le sol, et le ver gît à côté, du sang épais et mauve s’écoule de sa blessure. Papa arrive et découvre la scène, il est d’abord médusé, interloqué, puis progressivement la colère le gagne, il se transforme dans des convulsions, ses muscles grossissent, sa tête devient énorme, il va me tuer. J’attrape Max, on s’enfuit dehors, on court dans la rue, mais on est rattrapés par cet immonde papa, et par quelques voisins qui ont surgit de chez eux comme s’ils avaient « senti », dont Marc, qui se transforme aussi en courant. Finalement, est-ce qu’on va s’en sortir ?

Merging

Nous sommes en voyage de presse organisé à l’étranger. On visite quelques endroits pour faire des photos accompagnés de notre guide : une jeune femme aux cheveux très blonds. Arrivés à un point de vue, en face d’une montage, nous apercevons un avion qui semble en phase d’atterrissage mais il s’arrête soudainement, comme s’il était en vol stationnaire. Son fuselage s’ouvre pour laisser place à une ouverture béante ; il se transforme en fusée, crachant des flammes bleues. Nous comprenons que nous assistons à quelque chose d’extra ordinaire mais nous sommes pétrifiés par la surprise et l’effroi ; aucun d’entre nous ne pense à prendre une photo alors que nous avons tous un appareil en mains. Seule notre guide ne semble pas surprise.

Il se dégage d’elle un sentiment particulier, réconfortant. Comme si par la pensée elle nous disait que tout allait bien, que tout était normal.

Une fois que l’avion a atterri sous forme de fusée, notre guide nous mène dans ce fameux aéroport. Qui n’en n’est pas un. Il s’agit davantage d’une base militaire. On nous amène dans une sorte de café au sein de la base. Notre guide nous dévoile alors où nous nous trouvons et en quoi elle est liée à tout cela. Il s’agit d’un avant-poste alien dans lequel son espèce travaille à s’adapter à la Terre. À plus grande échelle, son peuple veut peu à peu se mixer avec les humains. Je lui demande pourquoi ils ne le font pas dès à présent. Notre guide me lance un regard triste puis, le temps d’un éclair, reprend sa forme naturelle : une sorte d’horrible ver géant, sans yeux, plein de dents, suintant. Ce bref aperçu de sa véritable nature me glace le sang. « Parce que nous ne sommes pas prêts » me dit-elle. Puis elle explique que pour réussir à se mixer, son espèce doit peu à peu, génétiquement, évoluer pour prendre une apparence humaine durable. Mais ça n’est pas tout ; comme cela prendrait trop de temps, ils modifient également l’homme pour se rapprocher se son espèce, jusqu’à trouver un juste milieu.

Puis notre guide est soudainement extrêmement triste. Elle ne verra jamais ce jour où les deux espèces auront assez évolué. Elle est elle-même le résultat d’une transformation accélérée, elle a été créée en laboratoire ; mais cette technique implique une durée de vie assez courte. Je me demande combien de milliers d’années un être de son espèce vit normalement.

Sur ces révélations écrasantes, notre guide nous propose de nous ramener chez nous en empruntant une de ces fusées-avions, qui n’est autre qu’un de leur vaisseaux déguisé en classique avion de ligne pour passer inaperçu. Nous grimpons à bord, l’intérieur est très différent de ce que nous connaissons. Je rentre chez moi en repensant à la guide. Pourquoi est-ce qu’elle est venue nous chercher ? Et pourquoi nous raconter tout ça à nous ?

Interface Homme – Alien

Navette spatiale en approche de la lune. Nous avons décollé il y a quelques heures et mon commandant ne m’a toujours pas informé de la nature de la mission. Nous ne sommes que deux dans la navette. Nous formons une petite équipe de maintenance, chargée d’approvisionner les bases qui gravitent en orbite ou sont implantées sur la lune, effectuer quelques réparations, ou des opérations de sécurité. Cette fois-ci, cela change de l’ordinaire. Mon commandant me demande de nous placer en orbite au-dessus de la lune, puis nous attendons. Pas très longtemps en réalité, car je vois sur le pare-brise de la navette se coller une forme gélatineuse, transparente, qui semble s’étendre sur toute la paroi vitrée, s’en imprégner doucement puis, de manière extraordinaire, apparaître peu à peu à l’intérieur de la navette. Mon étonnement me laisse muet, tandis que le commandant souris. Il m’explique en quelques mots qu’il s’agit d’une forme de vie inconnue qu’il a rencontrée il y a peu par hasard, au cours d’une mission, sans m’en informer. Qu’elle est douée d’intelligence et peut mélanger son ADN à d’autres choses pour les traverser sans les briser, comme elle l’a fait avec cette vitre. Notre mission aujourd’hui : trouver une interface homme – alien qui permette de communiquer avec elle. Spontanément je tends une sorte de magnétophone. Nous l’approchons de la chose mais elle ne s’en empare pas, elle s’amuse juste à traverser les jointures sans utiliser le haut parleur. « Peut-être est-ce trop limité pour elle » dit le commandant. « Il lui faudrait une interface plus complexe ». Et il me dévisage. « Ah non, non, non ! » je réponds. Je ne me laisserai pas pénétrer par cette chose. C’était pourtant une très bonne idée, il faut le reconnaître. Mais le temps que l’on échange, elle s’était enfuie.

Nous descendons nous poser sur la lune. Nous enfilons nos scaphandres puis allons fouler ce monde froid et silencieux. Depuis que sur Terre les espèces animales ont commencé à s’éteindre, la lune est devenue un immense réservoir de faune et de flore. Bien sûr, rien n’est réel. Nous marchons à travers des groupes de dauphins, des troupeaux de cerfs, des montagnes de verdure, le tout réduit à l’état holographique. Nous passons au travers de ces animaux, présents à perte de vue. Parfois nous croisons des immeubles. Eux aussi sont faux, mais on peut pénétrer dans certains, car il y a en réalité une base installée dessous. Nous avançons dans ce monde coloré sous un ciel noir. Ces projections holographiques vous font complètement perdre le sens des réalités.

Pourtant, à un moment, nous la voyons. « J’en étais sûr » dit le commandant dans un souffle. Elle était en face de nous, sans scaphandre, rayonnante d’une beauté jamais vue. L’interface homme – alien parfaite. La chose avait pris vie à travers le corps humain d’une femme et venait à présent vers nous. Nous avançons en silence, hypnotisés par ce qu’elle dégage. À quelques mètres de distance, nous nous arrêtons. Elle nous observe, nous la scrutons. Puis ce sont les premières paroles. Elle nous pose des questions, nous concernant à la fois mon commandant et moi-même, et le reste de la population. Elle semble avoir observé la Terre depuis quelques temps et a jugé nécessaire de prendre contact pour comprendre davantage. Comprendre comment on en est arrivé là. Comprendre où ont disparu toutes les formes de vies qui existaient auparavant. Nous n’avons pas de réponses. Alors elle s’enfuit.

Nous la poursuivons à travers les faux dauphins, d’immenses baleines qui sautent autour de nous, puis à travers des immeubles. Elle se réfugie dans l’un deux. Voit-elle la différence entre les projections et les véritables structures ? Nous ne la retrouvons pas. Nous retournons à notre navette. Au pied du sas, nous trouvons son corps inerte. Elle avait couru jusqu’ici, puis avait abandonné son enveloppe. En silence nous prenons son corps sans vie dans nos bras et espérons qu’il se ranime. Mais rien ne se passe.

Exploration spatiale et technologie magnétique

Nous sommes en 2041. Je suis à bord d’un des vaisseaux envoyés par la Terre pour découvrir de nouvelles planètes. Tout s’est accéléré il y a quelques années, quand nous avons enfin réussi à maîtriser l’énergie magnétique. Du coup, tous les objets, quel que soit leur poids, peuvent être déplacés sans effort, comme s’ils volaient au-dessus du sol. Voilà pour la base, mais les applications qui en découlent sont multiples : la plupart des objets et outils produits le sont dorénavant par des machines, la robotique ayant bénéficié d’un essor fulgurant. C’est donc l’augmentation des humains qui a suivi : remplacement de membres, d’organes… J’ai moi même un oeil bionique.

Du coup avec l’énergie magnétique c’est devenu vachement plus simple de se déplacer dans l’espace, ne me demandez pas comment. Tout ce que je sais, c’est que dès que cette techno a explosé, j’ai abandonné toute activité pour me plonger dedans, en tant que « chercheur / testeur / explorateur ». En gros, j’essaye de trouver de nouvelles applications. Et c’est à ce titre que j’ai été embarqué dans ce vaisseau : on ne sait pas ce qu’on va découvrir, il faudra peut-être l’inventer sur place.

Bref, l’ambiance est pesante à bord : la capitaine s’est faite amocher lors de la première exploration sur la planète que l’on vise. L’équipe est rentrée indemne mais elle s’est faite faucher par on ne sait pas quoi, ses deux jambes y sont restées. Elle a été ramenée inconsciente et placée dans le module chirurgical. Là, toute l’avancée technologique des quelques dernières années prend tout son sens. Sans que personne n’intervienne, quelques bras robots fabriquent dans un coin deux superbes jambes d’acier ; et encore ils ne touchent à rien, chaque pièce glisse sur un rail invisible et vient s’emboîter. C’est extraordinaire à voir. Un autre robot, toujours en suspension au-dessus du sol, glisse vers elle et vient lui greffer ses nouveaux membres. Elle revient à elle peu de temps après. Soudain elle comprend : où elle se trouve, ce qui lui est arrivé, et ce qu’elle a perdu. Elle crie dans un sanglot de rage, personne ne bronche. Mais à ce moment je me dis qu’elle a de la chance en fait. Ces deux jambes motrices vont faire d’elle un être humain augmenté : plus puissante, plus rapide, avec une meilleure autonomie de marche. Elle comprend ceci exactement en même temps que moi, et sa réaction est immédiate : elle se met debout, se dirige vers son équipe dans un « clang » « clang » retentissant et se lance vers une nouvelle exploration de la planète.

Restau jap, morse alien et trou noir

Rendez-vous dans un restaurant japonais avec mes anciens collègues de stage, ceux du studio de jeux vidéo. Ca fait longtemps qu’on s’est pas vu, c’est sympa de se retrouver autour d’une table. Mais le principe du restaurant est original, je le découvre tandis que j’ouvre la carte : aux menus correspondent des lots de personnages d’armée, qui permettent de jouer à un jeu de plateau géant tout en mangeant. L’idée est simple : plus le menu est gros, donc cher, plus on a de personnages dans sa petite armée. Je peste ouvertement contre les 12 € à rajouter pour avoir un héros et deux sushis, les menus étant déjà assez chers comme ça et mon budget étant assez limité tout de même. On commande et … trou noir. Je suis dans la rue, il est presque minuit, je rentre chez moi. Un mal de crâne me prend… comment puis-je avoir oublié ce qui vient de se passer ? Je me rappelle du restaurant, qui y était, le principe du menu et du jeu, et puis, plus rien. Dingue.

Je descends la rue qui mène à mon ancien collège. Tiens, il y a un chantier à côté. Une sorte de grue géante qui est en fait un bras articulé surplombe le tout. Le chantier est ouvert de nuit, la grue éclaire le tout avec son spot géant qu’elle tient au bout de son bras articulé. C’est le roulement des équipes, il y a une pause pendant le changement. A cet instant je distingue une silhouette qui se glisse dans la nacelle de la grue et l’active. Le bras pointe alors brusquement vers le ciel qui est devenu tout d’un coup très bas. Les nuages tourbillonnent, le vent se lève, tout le monde se met à l’abri, quand je distingue très clairement des signaux lumineux qui partent vers le ciel : le bras émet en morse. J’essaie de retenir la séquence pour déchiffre le message chez moi, ne pouvant le traduire instantanément.

En rentrant chez moi il fait noir, pas de lumière. J’ai l’impression d’avoir été suivi. Je suis dans ma chambre, et pourtant je ne sais pas vraiment où je suis. La sensation étrange de tout à l(heure ressurgit de plus belle. Je suis complètement désorienté. Je lève à peine une paupière et je ne reconnais rien dans la pénombre… où est la porte ? où sont les fenêtres ? Rien, je ne reconnais rien, je ne sais pas où je suis, ni qui je suis vraiment.

Le réveil (le vrai) s’est déroulé de la même manière : pendant presque 10mn, je somnolais, incapable de savoir où je me trouvais.