Apesanteur

C’est un chouette petit week-end que nous sommes en train de vivre à Londres. Avec Juliette et quelques personnes de ma famille, nous visitons Londres sous un nouvel angle : retour sur les lieux de tournage de Star Wars. Dans un minibus, nous enchaînons les stops avec un guide qui nous fait visiter tour à tour des studios, des lieux de tournage en extérieur, l’endroit où le costume de Chewbacca a été créé, le tout avec moult anecdotes. Arrive le clou de la visite : le studio contenant un bout du Faucon millenium, ayant servi pour quelques scènes. Malheureusement, le lieu est fermé, réservé pour la journée par on ne sait qui. Le guide est navré et nous aussi : nous rentrons demain. Zut. En solution de backup, nous nous dirigeons vers une maison dotée d’une grande enseigne à la promesse surprenante : vivre une expérience en apesanteur. Intrigués, nous poussons la porte.

Nous payons de quelques livres le droit d’entrée et une vieille dame nous guide jusqu’au grenier, sous combles, totalement dégagé. Une grande pièce vide. La dame nous explique le principe : elle va redescendre et activer l’anti-gravité. Pendant plusieurs minutes nous pourrons ainsi, dans cette pièce spécifique, voler en apesanteur. Mais cela ne nous surprend pas, car nous savons que peu de temps auparavant les chercheurs ont réussi à canaliser la gravité. Nous ne pensions pas cependant que cela deviendrait si vite une attraction de foire.

La porte du grenier se referme sur la vieille dame, et quelques instants plus tard nous commençons à sentir une sensation étrange, comme si l’on pesait de moins en moins lourd. On traverse en courant la pièce en faisant des bonds de plus en plus hauts. Arrive un moment où je saute sur place et je ne retombe pas : ça y est, l’apesanteur est totale, nous volons littéralement dans le grenier. Il n’y a plus de haut, de bas, chacun se déplace de mur en mur par bonds, ou fait du sur-place. Je me surprends à penser à cet avion qui grimpe très haut puis plonge quelques secondes pour reproduire cet effet ; il sera dorénavant relégué au musée. Nous jouons un certain temps, qui me semble assez long. Puis nous sentons clairement les murs trembler. Quelque chose se passe à l’extérieur. L’apesanteur est toujours activée mais la maison a l’air de se déplacer. On regarde, en flottant, par la fenêtre : nous sommes au-dessus de Londres ! Un hélicoptère a accroché des grappins sur le toit de la maison, l’a arraché et nous embarque avec vers une destination inconnue. On traverse la Manche. On remonte la Seine. On distingue Paris au loin : oui on se rapproche. L’hélicoptère va finalement nous poser en plein Paris. Une fois à terre, nous sortons du grenier et découvrons que nous sommes devant le siège du magazine ELLE. Une personne nous écarte de la maison fraichement déposée et s’extasie de sa livraison. On lui demande ce qui se passe. Il se trouve que le magazine organise un événement et avait impérativement besoin, au plus vite, de cette attraction. Après avoir fait remarquer qu’il eut judicieux de nous en faire sortir avant de voler le bâtiment, on se dit que finalement on n’aura pas à reprendre l’Eurostar pour rentrer.

Usurpation d’identité, chasse à l’homme et parc zoologique

C’est le week-end, vendredi soir. Je décide de partir à Lyon voir des amis là-bas. Je prends le train, mais pour une raison qui m’échappe je ne peux pas les voir. Alors je prends une chambre d’hôtel en me demandant ce que je vais faire le lendemain.

Le lendemain justement, je décide de faire un peu de tourisme. Je me rends dans la campagne où j’ai entendu parler d’une immense réserve naturelle d’animaux sauvages, que l’on peut visiter à pieds, sans grillage. Un peu comme l’île de Jurrasic Park niveau taille. A l’entrée, je retrouve une collègue de travail. Tiens, marrant. On décide donc de faire la visite ensemble, mais avant ça, on voudrait rencontrer le directeur. Donc sur la gauche de l’entrée se trouvent les bâtiments administratifs, là où sont les gardes en pause, etc. En fait c’est une véritable petite armée… Bref, la secrétaire nous fait patienter sur un banc dans un couloir, devant le bureau de directeur absent pour le moment, « mais il va pas tarder ». Bon. Moi j’ai pas que ça à faire, la porte baille, je décide de visiter son bureau.

Et là je découvre l’univers d’un homme rongé par une passion qui n’a rien à voir avec les parcs, les animaux sauvages, et tout ça : il traque, espionne, poursuit une identité sur le web. Des pages imprimées recouvrent son mur, son bureau est rempli de notes, d’url, de questions, autour d’un personnage du web qu’il pense « faux ». Si je comprends bien son raisonnement, il pense que cette identité qu’il pourchasse a été usurpée par quelqu’un. Il se trouve que ce quelqu’un, c’est moi. Mais ça le directeur ne le sait pas. Alors sur son calepin j’écris un petit mot au nom de cette identité, pour le faire enrager. Je sors du bureau, j’attrape ma collègue par le bras et lui explique en deux mots la situation. En somme, vaut mieux pas traîner ici.

On décide rapidement de sortir séparément, pour ne pas éveiller les soupçons. Oui ok c’est justement les éveiller mais on se sentait épié. Je pars devant. Sans me retourner je comprends que des gardes sont en train de l’arrêter. Ils ne m’ont pas vu, j’ai juste le temps de sortir du bâtiment. Trop risqué de passer par la grande entrée, je préfère m’enfoncer dans le parc. J’espère qu’elle ne parlera pas trop vite…

Un immense domaine est devant moi. Sur la gauche des falaises avec au pied des broussailles : difficile mais ils ne me chercheront pas là. A droite un grand lac, et au milieu une plaine sans fin, une route la traverse. Les touristes classiques sont au bord du lac ou filent en voiture vers les zones du fond. Parait qu’il y a des ourses en liberté là-bas. Bon, au lieu de me fondre avec tous les touristes, je file vers les falaises. Sauf que pour les atteindre, il faut traverser une vaste étendue plate pas très couverte. Qu’à cela ne tienne, je fonce. Je réussirai à grimper les rochers et à m’échapper par là. Je file donc, en courant, pendant de longues minutes. Et puis soudain, un bruit d’hélico volant très bas. Zut, je ne suis même pas encore au pied des falaises. Et de toute façon elles seront trop dures à grimper, je me suis sur-estimé. Hop demi-tour, je décide enfin de rejoindre les touristes classiques. Mais trop tard, l’hélico me passe juste au-dessus, fait demi-tour, stagne, un tireur se met en position, tire, la balle passe juste à côté de mon oreille. Ok, c’était un tir préventif, ils ne rigolent pas. Pas le choix, je me mets à genoux, les mains sur la tête. L’hélico se pose et les deux gardes armées descendent, courent vers moi, me mettent à terre et me menottent. Hop je suis embarqué dans l’hélico. On passe au-dessus des falaises.
— Félicitations pour vos falaises, elles sont super dures à grimper, je dis au garde à côté de moi
— Merci, répond-il fièrement
Et on passe à ras. Le pilote fait un peu son kakou, mais très vite il est surpris par un immense filet juste derrière une petite colline. On est horrifié, ce filet fait la taille d’un immeuble, c’est gigantesque. Le pilote s’arrête quelques mètres devant et pose l’hélico.
— SILENCE!! Souffle-t-il
Et on voit surgir une immense tortue, dressée sur ses pattes arrières, habillée comme un joueur de foot américain. On est dans la zone des tortues joueuses au foot. Et en pleine partie. Le monstre passe à côté de l’hélico qui doit lui sembler être une simple mouche posée sur le sol. Derrière nous d’autres joueurs surgissent. On est vraiment au milieu du terrain.
— Et personne ne filme ça ? je gueule complètement ahuri.
Je sors mon Blackberry de ma poche, avec mes menottes, et j’enclenche la fonction vidéo, pour capturer quelques images de ces monstres sortis de super Mario. Le pilote redécolle en trombe, tout vert, et on s’éloigne rapidement de l’endroit. Je continue à filmer, notamment mes gardes, qui jouent avec leurs casques. Je me demande si je pourrai bloguer cette vidéo…

On arrive aux bâtiments du début. Là on me pousse jusque dans une petite cellule. Je ne manque pas de gueuler, crier, m’insurger, c’est pas normal, je n’ai rien fait, etc. Mais on me fait comprendre que le directeur a très envie de me voir, et de me punir. Pourtant l’identité qu’il traquait n’avait rien à voir avec lui, je ne comprends pas.

Tout seul dans ma cellule je me demande comment je pourrais tourner cette histoire à mon avantage, notamment en bloguant mon arrestation au fusil et à l’hélico. Mais ça signifierait avouer que cette fausse identité, c’est moi. Dur. Mais pas le temps de faire les 100 pas, le directeur arrive. S’en suit un échange violent de « nous avons des preuves », « mes fesses oui, vous avez que dalle », etc. Jusqu’à ce que je comprenne que ma collègue, qui en savait long, a parlé très vite….